Nouvelle lithanie de violences et d'abus dans les audiences fin mars.
C'est ainsi que se poursuit le procès sur l'affaire Bolzaneto dans laquelle 45 personnes sont inculpées : agents et chefs de police, gendarmes, policiers de la pénitentiaire.
A noter les mensonges racontés aux personnes arrêtées par les forces de l'ordre, qui pour les terroriser, parlaient d'agents et de manifestants tués pendant les manifestations.
A.S., arrêtée le vendredi 20 juillet se souvient : "Nous demandions à prévenir un avocat et on nous a mal répondu, ils nous disaient que 2 policiers étaient morts, l'un par un coup de hâche dans la tête, l'autre brûlé. Ils nous disaient que nous sentions l'essence. Quand je suis sortie d'Alexandrie, je pensais qu'au moins trois policiers étiant morts, mais je ne savais rien pour Carlo Giuliani." A la sortie de l'infirmerie, elle a été frappée et raillée lourdement, reconnais Patrizi Giuliano surintendant de la police pénitentiaire , déjà reconnu avec certitude en janvier par L.B.
Encore un témoin : " Un agent passa disant "20 autres sont morts dans la rue", surement juste pour nous faire peur." Il y a eu une escalade évidente le samedi dans la caserne : mensonges, obligation de faire le salut romain et de crier viva il duce, violences physiques qui s'ajoutaient aux violences psychologiques.
Nous pouvons imaginer quel a été l'état d'âme d'une jeune fille de Padoue, même dans les mois qui ont suivi, dont un témoin raconte : "elle était traitée de putain, quand ils lui ont demandé d'où elle était et qu'elle a répondu de Padoue, un agent qui travaillait dans cette ville lui a dit qu'il la retrouverait." Un témoin raconte qu'en entrant dans une cellule, il a été frappé par les tâches de sang sur le mur à hauteur de la tête.
Enfin dramatique le tour et la punition de celui dont parle un autre témoin, qui était mineur au momentdes faits : "je me souviens qu'il y avait un jeune allemand, d'après l'accent, les policiers lui parlaient avec un anglais inventé, lui ne comprenait pas ; ils l'ont violemment frappé sur la plante des pieds, et je l'entendais se lamenter." Aujourd'hui, plus encore, avec deux témoignages : A.M., handicapé, a été humilié et moqué par les agents : "nous sommes au cique, venez voir le nain". Il est resté des heures dans la position désormais connue du "cygne", debout, la tête sur le mur, jambes élargies, mains sur le mur. Pendant plus d'une heure, il a demandé pour aller aux toilettes, et ne résistant plus, il s'est uriné dessus.
Suite aux coups et à la difficulté de rester debout, il est tombé évanoui.
B.C. un homme de 45 ans, a été frappé plusieurs fois avec la main ouverte, sur le cou, sur le visage, sur les épaules "tu as vu?! tu bronze même sans prendre le soleil"
prochaine audience vendredi 24 mars.